PANAMA je crois qu’on ne se reverra pas. Sea trip 2015

PANAMA je crois qu’on ne se reverra pas. Sea trip 2015

PANAMA je crois qu’on ne se reverra pas. Sea trip 2015 3648 2736 admin01
Dimanche 26 Avril, les valises sont faites, les fusils de chasse sont dans leurs tubes, je sors ma check liste et je me demande encore si je n’ai rien oublié d’essentiel, puis je me rassure en me disant que ce n’est pas le matériel qui fait le chasseur. Mon agenda vient de me rappeler « Voyage au Panama », sans blague, heureusement qu’il me le dit, j’allais oublier de partir. . Depuis l’été dernier nous cherchions des informations sur les forums et dans nos rencontres auprès de chasseurs qui avaient fait ce voyage, alors après avoir trouvé LE bon interlocuteur, notre ami Pierre Yves a dirigé de main de maître cette expédition : vol, hébergement, bateau, tarifs… Le package est complet et voici qu’arrive enfin ce voyage que vous avions fantasmé pendant un an. Malheureusement il y a toujours un paramètre que l’on ne maîtrise pas quand on chasse, celui qui nous remplit d’humilité… La METEO. Cette saloperie de Fuc… Météo. Au moment de notre arrivée, les informations que nous avons ne sont pas bonnes : une houle de 3 mètre semble taper sur la côte et sur nos spots à venir. Qu’à cela ne tienne, nous changerons de programme. A Peine arrivé à l’aéroport, les complications commencent, les sportubes dans lesquelles nous mettons nos fusils ont du mal à passer et on commence à nous réclamer des suppléments chez Air France. Finalement, après moulte palabre sur le règlement des sacs de sport, nous finissions par enregistrer avec un supplément anecdotique sans oublier les 3 heures de retard avant que nous ne partions enfin ! 10 heures de vol plus tard, soit déjà tard dans la nuit, nous arrivons à l’aéroport de Panama City, mais malheureusement il nous manque un des sportubes qui est resté à Paris. Aïe ! Ça commence mal. Il nous faut soit attendre à Panama, soit faire notre transfert sachant que l’un de nous n’aura pas son matériel de chasse. Tant pis, nous partons quand même pour nos 6 heures de route en direction de la côte pacifique de Panama, au sud-ouest de Coiba. L’interminable voyage en car se termine avec une arrivée locale à 4 heures du matin et nous ne savons toujours pas si nous allons pouvoir suivre le programme prévu : –  5 jours de chasse sur la cote de Santa Catalina, –  puis 3 jours vers le spot mythique d’Hannibal Bank (remontée rocheuse au milieu du pacifique à 40 km des côtes de Coiba) pour chasser le Thon Jaune. Notre contact, que nous appellerons Monsieur P, qui s’est installé dans le coin depuis plus de 20 ans, et est un chasseur bien connu des forums de chasse, vient enfin à notre rencontre au petit matin. Toujours motivés par notre trip à venir, nous sommes à la fois anxieux et ravis de rencontrer Monsieur P., un petit homme Costaud à l’allure de Surfeur blondinet à la langue bien pendue. Nous parlons rapidement poissons bien sûr, et nos yeux brillent déjà. Il nous parle de ses chasses mythiques sur ce spot convoité, de ses multiples prises de thons, pargos, carpes rouges, sérioles, etc. Nous nous imaginons donc déjà avec notre guide dans l’eau et espérons profiter de son expérience sur ses spots comme prévu. Puis vient le délicat problème de l’organisation et des changements à venir. Monsieur P, ainsi que le gérant de notre hôtel (lui-même surfeur) nous annonce alors une houle qu’il ne voit que 2 à 3 fois par an ici, dans les 3-4 jours à venir. Monsieur P est aussi un Surfeur d’expérience, il « en frissonne déjà » pour reprendre son expression et maîtrise la météo locale. Comme il avait un peu anticipé le problème avant le départ, il nous explique qu’il a réussi à trouver un autre bateau pour nous amener sur Hannibal, ce n’est pas le catamaran annoncé mais un « yacht » pour reprendre l’expression locale (voir photo).

bateau panama

Nous avons donc une solution pour les 3 ou 4 prochains jours, mais nous ne savons pas ce qu’il adviendra des 5 jours qui suivront. Pas de problème cela fait partie de la chasse. Les problèmes d’argent que nous avions vus et revus avant de partir changent tout à coup quand l’organisation se voit modifiée : le budget que nous annonce Monsieur P est nettement supérieur à celui annoncé et cela pour 4 jours au lieu de 8 ! Notre camarade PY, qui avait mis en place le voyage voit un peu rouge et essaye de faire comprendre à Mr P qu’il trouve tout de même bizarre d’avoir un coût supérieur pour une prestation réduite de moitié. Le manque de sommeil et notre incertitude ont vite fait de vexer Monsieur P, qui prend la mouche et nous rend l’acompte que nous avions versé en cash, en nous disant qu’à son âge (à peine quadra), il n’avait pas envie qu’on lui parle de la sorte et qu’en gros, non seulement il n’allait pas nous accompagner mais qu’en plus, nous allions devoir nous débrouiller seuls. D’un seul coup, la physionomie du voyage change et nous passons du rêve à la triste réalité du touriste esseulé. Mon camarade Fabrice et moi-même tachons de parler avec lui, de rattraper la situation. Nous comprenons alors que de son point de vue, il s’était démené depuis 3 jours pour nous sauver la situation et que nous mégotions sur des détails. Soit, nous allons alors à la rencontre du capitaine du yacht qui était sur le point de nous lâcher lui aussi, et lui confirmons notre motivation à partir. Nous passons donc, de son dernier texto vers Monsieur P, qui était selon lui « fuck it !! » à un grand  OKEY de Bruce, le capitaine bedonnant à la mine bronzée et sympathique, I’ll see you guys Tomorow ! Monsieur P, nous aide alors un peu à finaliser notre voyage  en nous prêtant 2 glacières, en réservant de la glace pour nous. Nous aide gentiment à parfaire notre matériel manquant. Il nous parle aussi de caisses de sardines dont nous aurons besoin pour appâter le thon sur place. Thon que nous ne verrons…jamais. Dans l’après- midi, malgré la fatigue du voyage, nous décidons de chasser avec un barque locale pour sauver la journée. Nous commençons nos descentes à environ 2 km de la côte sur une remontée rocheuse. Nous voyons vite que ces locaux travaillent sans notre armada d’électronique et sans point GPS, nous espérons donc trouver la roche montante mais  toujours rien au-delà de 20 mètres de fond. La visibilité est plus que médiocre, autour de 4 mètres maximum, ce qui ne m’étonne guère mais qui surprend un peu certains de mes camarades. Nous cherchons en vain le poisson et la roche, puis le côté approximatif de nos accompagnateurs  nous motive à leur demander de changer de coin. Nous commençons à sentir un ‘esprit local’. Nous voyons alors tout de même de la vie sur d’autre spot, PY tirera une petite carangue et le reste d’entre nous rentrera bredouille quelques heures plus tard, considérant cette sortie comme une prise de contact avec l’élément. panorama-santa2 HANNIBAL JOUR 1. Nous sommes donc prêt à partir le lendemain matin, après avoir récupéré nous-même, in-extremis, le sportube de notre ami Mich à 3 heures du matin à nouveau,car le gérant de Hotel n’allait quand même pas se lever la nuit. Nous rejoignions notre Pargas (bateau local) qui va suivre le yacht et nous emmener pêcher. welcome 5 heures de voyage vers Coiba sur la Pargas , même pas mal 🙂  Tout au long de cette traversé nous avons tout même beaucoup d’interrogations sur notre contact avec Monsieur P et ce pétage de plomb qui a occasionné entre nous de nombreuses discussions et engueulades sur le sujet et qui a bien failli mettre fin au voyage avant même de prendre la mer.   Arrivé sur l’ile de Coiba, nous nous faisons délivrer nos permis de pêche et non pas de chasse, car ce permis n’existe pas, ainsi que le droit d’encrage dans la baie. Nous allons donc, directement accompagné de nos 2 locaux sur le spot d’hannibal, nous commençons la chasse dans le bleu à la recherche du thon jaune. La méthode de chasse est bien connue et parait toujours plus simple en théorie qu’en pratique, il faut repérer depuis le bateau les chasses de thons depuis la surface qui occasionne en général beaucoup de mouvement d’oiseaux qui en profitent pour se nourrir aussi, et se positionner de telle façon que le thon viennent à votre rencontre ou essayer de nager vers le banc. Nous avions donc en tête cette méthode que nous avait expliquée Monsieur P, nous décrivant cette chasse comme « du cardio pur. ». Nous n’allions donc pas faire de longues et profondes apnées mais plutôt essayer d’être au bon endroit et de tirer à la volé. Nous passons donc notre après-midi à essayer de repérer les chasses de thons jaune, mais notre positionnement n’est jamais le bon, pas de chance. La fatigue arrive plus vite que prévu car nos amis n’avaient rien prévu à manger sur le bateau et nos forces s’amenuisent rapidement. De retour sur notre pseudo yacht, nous mangeons tôt  nous couchons comme des poules, profitant des ronflements des uns des autres, puisque nous étions à 4 dans la même cabine.  On commence à se dire qu’à 250 Dollars la nuit par personne, plus le coût du bateau avec lequel nous chassions, on nous prend vraiment pour des Américains. IMG_2044 Voici donc l’heure de la 2 eme journée sur Hannibal. Hannibal JOUR 2. A l’heure où j’écris (vers la fin du séjour et de retour à l’hotel de Santa Catalina) j’attends toujours de savoir si nous allons chasser cet après-midi, car le bateau qui devait nous prendre ce matin, s’est fait porter pâle, nous laissant à nouveau en rade. Ma dernière conversation avec mon intermédiaire bateau est des plus risible. Moi : dans un espagnol approximatif, «  ola amigo, que pasa ? » Lui : «  bha je peux pas récupérer mon 2 eme bateau » Moi « ah bon, toujours pas depuis ce matin ? Mais tu m’as dit qu’a 11h30 c’était bon » Lui : « Bah oui, mais…la mer elle monte pas ! » Moi : «  bon laisse tomber, bonne bière ! C’est le 1 er Mai, à la prochaine ! » En Afrique il y avait une expression qui voulait tout et rien dire qui était, ‘ben, c’est ça L’Afrique ! », j’ai envie de dire « ben c’est ça le Panama ! » Notre expérience de la veille nous a appris à expliquer à nos amis Panaméens que nous ne souhaitions pas passer la journée sur Hannibal, même si, selon leur expression il y a « Mucho Tuna ». Nous préférons leur option de « muchos pargos » et après une petite matinée à nouveau sur Hannibal ou nous ferons enfin un vrai pargos rouge sur ce spot (voir vidéo),  nous nous dirigeons vers une nouvelle zone. Evidemment les changements de zone sont longs, d’autant que notre barcasse locale avait perdu la veille, 1 de ses 2 moteurs qui était alors KO. Cela donnera aussi l’occasion à nos barques de nous coller 3 heures de chasse en moins entre la veille et le lendemain, parce qu’il fallait essayer de trouver la panne, qu’ils ne trouveront pas d’ailleurs. Je tiens ici à faire une petite aparté sur la réglementation de chasse sur les environs de Coïba. Comme vous le savez surement, Coïba et ses îles alentours appartiennent à une réserve naturelle ou la chasse sous-marine est interdite, mais ou la pêche est autorisé, surement en « catch and release ». Nous le savions pertinemment et nous pensions donc chasser dans les zones autorisées, mais nous avons été bien surpris de voir que nos GO Panaméens nous faisait attendre à certains moment avant de nous mettre à l’eau, préféraient attendre qu’un autre bateau passe avant de nous mettre à l’eau, bref, c’est louche. Toujours dans mon espagnol de comptoir, je pose des questions et la réponse est assez surprenante, « en fait tant qu’on ne voit pas notre bateau en train de chasser, on peut chasser près des côtes ». Aurions-nous fait 10 000 Km pour braconner au Panama ? Leurs explications ne seront jamais bien  claires et pour un chasseur écolo comme moi, c’est difficile à avaler. Nous nous essayons alors à des remontées locales ou la visibilité est assez médiocre. Le premier spot est à nouveau une remontée que nous ne verrons pas, car ce matin, il pleut et la visibilité est pire que la veille. IMG_2120 Nous nous mettons à l’eau mais personne n’est vraiment rassuré dans ce milieu que nous n’avons pas encore bien apprivoisé. Lors de mes premières descentes, dans une espèce fond marron qui tourne au noir vers le fond, me demandant encore comment je vais pouvoir croiser un poisson, j’ouvre grand mes oreilles à défaut d’y voir avec les yeux, lorsqu’il me semble voir une masse grise qui attire mon regard. Chouette un poisson! Ah non c’est un requin ! Un beau requin gris d’environ 1,80 m qui suivra ma remontée. Comme nous ne sentions pas encore bien à l’aise dans cette eau, nous avions enclenché le mode 100% sécurité avec Fabrice qui a davantage d’expérience que moi en CSM. Quand l’un descend, l’autre va à sa rencontre à mi-chemin. Après avoir sorti la tête de l’eau, Fabrice m’envoie un : « tu l’as vu le requin ? », moi « tu m’étonnes que je l’ai vu! ». Au final cela nous rassure de savoir que nous veillons l’un sur l’autre. Nous en croiserons d’autres bien sûr, des pointes blanches surtout Plus tard, nous croiserons un peu plus de vie, quelques carpes rouge de taille moyenne que nous laisserons grandir, je retiendrai mon tir sur quelques beaux barracuda solitaires. Sur une bande de sable peu profonde, au plus près d’une plage, nous admirons des dizaines de raies Pastenagues posées sur le fond (voir video). Nos panademesdeux, nous montre de nouveaux spots ou nous sortirons 1 ou 2 poissons, mais rien de terrible. Pour ma part c’est le 3 eme jour de chasse et je n’ai toujours pas tiré un poisson. C’est sans aucune amertume et plutôt heureux d’avoir laissé l’occasion de tir sur hannibal à mon camarade Fabrice, ce qui me permettra de filmer la scène. Nos Panaméens essaye toujours de nous motiver avec leur « mucho tuna et muchos pargos ! », mais nous ne sommes pas dupe, et sans remettre en cause leur bonnes intentions, cela me fait plutôt l’effet inverse. Hannibal JOUR 3. Le jour se lève à peine et nous savons que ce 3 eme jour sera le dernier vers Hannibal et les îles de Coiba. Nous avons encore une matinée de chasse, puis un retour vers Santa Catalina et un retour qui s’annonce encore plus long que l’aller avec notre moteur en rade. Nous motivons les troupes à partir à 6H30 et à tenir l’horaire, ce qui est plus que difficile dans ce pays. Ce jour du retour doit aussi annoncer  l’arrivée de la fameuse houle de 4 mètres qui a foutu notre planning en l’air. Nous sommes donc très attentif à la météo, mais sur nos iles rien ne change pour le moment, la mer est calme et le ciel parsemé de tranche de beau soleil et de pluies. Cette dernière matinée est totalement dédiée à Hannibal, en espérant voir « mucho tuna », mais malheureusement nous verrons surtout muchos barcos sur le spot et hormis notre ami PY qui réussit à se retrouver au milieu d’un banc de petit thon jaunes, extrêmement rapide et fuyant, nous ne verrons que des tonnes de petites méduses qui forment une vrai barre entre 1 et 12 mètres de fond. Cette pêche dans le bleu n’est définitivement pas mon truc et je me résigne à faire brocouille. Nos hôtes nous propose d’amorcer le retour et de faire un stop sur le chemin pour voir une dernière zone, que bien sûr, nous ne verrons jamais. Retour amorcé, 5 heures de mer, de magnifique paysages, des dauphins et nous revoici à l’hôtel sans savoir ce que nous allons faire. Nos options étaient d’aller sur las samblas ou las perlas, mais à nouveau comment trouver un guide digne de ce nom, sans parler du cout supplémentaire. Nous aurions pu encore chasser ce 5 eme jour si le bateau qui devait nous accompagner, ne nous avait pas planté au dernier moment (voir jour 2). Et nous ne voyons toujours pas ce fameux MUR de houle qui devait rendre, je cite, « inchassable » la côte. En revanche nous pourrons bien voir dans la baie, le catamaran qui aurait dû être le nôtre, s’en aller paisiblement vers Coiba, mais sans nous. Mon binôme et moi-même ayant pris des billets open, nous retournons vers Panama city, pour une journée et une soirée de visite et retour Paris avec 5 jours d’avance. Avant notre départ nous apprenons avec joie que nos 2 autres compères ayant été quasiment « recueillis » par un  sympathique compère chasseur Français qui vit sur place, ont réussi à sauver une journée de pêche, ce qui confirme la théorie que dans ce type de trip, il vaut mieux être bien accompagné, mais je leur laisse le soin de le raconter… A ce jour il n’y a toujours pas eu le déluge annoncé sur Santa Catlina, mais par contre celui que je n’attendais pas depuis la préparation de ce voyage est bien arrivé lui. CONCLUSION Pas évident de conclure un voyage qui se passe mal. Nous avons eu une succession de petites choses désagréables, même si nous avons tout de même passé de bons moments. Doit-on en vouloir à Monsieur P de ne pas nous avoir accompagnés comme convenu ? Surement, même si les véritables raisons de son choix lui appartiennent. D’avoir voulu privilégier notre sécurité ? Certainement pas, car si nous nous étions retrouvé dans une mer déchainé, nous le lui aurions certainement reproché. Côté pêche, il nous aurait fallu passer plus que 4 jours pour juger des richesses des eaux de ce côté pacifique. Je tourne donc cette page, et me concentre déjà sur le prochain voyage.