Décembre 2022. Un mois ou l’on commence déja à avoir bien froid en France et le moment idéal pour se tremper dans les eaux chaudes du Bénin.
Et hop ! Nous voila au départ avec Michael et Pierre-Yves Direction Cotonou ou un autre chasseur local nous accueillera.
C’est donc Chez Matthieu Daiwa que se porte notre dévolu, en même temps ce n’est pas comme si on avait le choix, c’est le seul de connu dans la zone, et tout le monde nous en a dit le plus grand bien.
On se dit que le Bénin, ce n’est pas bien loin, 6h d’avion, un cout carbone, très discutable pour une semaine, mais ca reste exceptionnel.
Arrivée à l’aéroport de Cotonou, les choses se compliquent, une nouvelle cellule contre le trafic d’armes a été mise en place et nous nous retrouvons rapidement dans une situation de blocage à l’aéroport. On nous demande d’ouvrir les sportubes, ce n’est jamais bon.
Ils y trouvent notre équipement de pêche, mais ne savent pas ce c’est, alors nous sommes patients, diplomates, compréhensif pour expliquer que nous sommes des touristes en proie au loisir, mais rien n’y fait.
1h/2H/3h après, toujours à l’aéroport à attendre qu’on s’occupe de nous. Nous finirons toute la nuit à la police Judiciaire de Cotonou avec notre désormais nouvel ami Romulus (l’OPJ de la nuit), en mode excès de zèle. Il nous « invite » à attendre toute la nuit les « autorités compétentes » qui arriveront au matin, sinon c’est la garde à vue, et nous rappelle que ici c’est « un lieu de discipline».
Welcome to Bénin !
Après une nuit blanche, des coups de fils et beaucoup de stress, les choses s’arrangent et nous partons enfin dans l’eau.
1ere matinée de mise en marche, ça fait du bien d’être dans l’eau, on a de la chance l’eau est très claire et la visibilité assez exceptionnelle pour la région, sur le 1er spot, une épave dont le haut doit être autour de 17M et le fond au-delà de 25m, est presque visible de la surface.
1ere descente et beaucoup de vie sur le spot, on distingue déjà les Barras, les carpes rouges et les carangues, on sent la bonne semaine de chasse. Après une matinée de chasse, nous tirons quelques Barracudas de taille moyenne et nous comprenons que la chasse va devoir être profonde. Alors la profondeur en chasse sous-marine est toute relative au niveau d’apnée du chasseur, mais pour nous tous, chasser toute la journée au-delà de 25M, c’est profond.
Après une nouvelle petite visite à la Police Judicaire pour récupérer l’ensemble de nos affaires, nous sommes prêts pour affronter enfin les fameuses plateformes.
En ce qui me concerne, c’est surtout ça que je venais voir, des anciennes plateformes de pétrole au large des côtes Béninoises sont mythiques.
Nous faisons connaissance avec toute l’équipe de Matthieu qui nous accompagne et nous dorlote, c’est vraiment super agréable de se sentir, enfin, bien accueilli dans ce pays.
Après une petite heure trente de navigation en pirogue, nous arrivons sur ce spot incroyable, alors ce n’est pas vraiment la beauté du lieu, on n’est pas en Indonésie, mais plutôt la taille et la hauteur des plateformes qui font leur charmes industriel.
De l’extérieur on peut clairement voir la zone de courant, et nous comprenons que nous devrons nous positionner au pied des poteaux métalliques pour ne pas sa faire emporter par le courant, loin des structures.
Sur la 1ere plateforme, il y a beaucoup de courant et les apnées sont, de ce fait, difficile. Se ventiler calmement est plus difficile quand vous être balloté en surface, mais la visibilité est toujours aussi belle.
En arrivant sur la 1ere structure, des petits barra viennent à notre rencontre, pour ma part j’ai déjà ma dose de barra, je cherche la carpe rouge. Après plusieurs tentatives de descente de long des poteaux, je pourrais approcher les carpes, mais trop petites, je ne tente pas de tir. Ce sera pour la prochaine.
Nous allons faire 3 ou 4 plateformes et en fin de journée, je me sens enfin plus à l’aise dans l’eau pour descendre plus profond et me poser au fond d’une des plateformes, au-delà de la zone des 20M.
J’y trouve enfin de belles carpes rouges et j’y vois un beau cobia, mais toute cette vie reste bien ancrée au milieu des structures métalliques et tenter un tir à cette profondeur et au milieu de la zone, ne me rassure pas. J’abandonne.
Au 3eme jour, nous ferons un peu de pêche en côte, à la recherche de quelques petits thazards qui affluent sur cette zone. Nous passons 2H sur la zone de pêche, dans moins de 12M de fond. Le poisson est vif, plus que nous c’est certain, beaucoup de ratés mais des poissons de petite taille, mais sympa à faire.
Petit passage sur une épave au bord, il y a trop de monde sur la zone, michael décroche un loup sur l’appât d’un pêcheur local, on s’excuse, c’est un peu confus, on bouge.
Au 4eme jour de chasse, nous mixerons zones profondes avec épaves et spots de fortune comme une grosse balise de signalisation à la recherche de carpes blanches, une découverte.
Au 5 -ème jour, retour sur les plateformes, c’est la journée de l’emmêlage général. Michael tire un gros barracuda solitaire près de la plateforme qui va tourner sur lui-même autour de la structure. On le double, puis nous essayons de défaire les nœuds.
Nous y allons avec précaution car je sais d’expérience que le barracuda blessé peut être très dangereux, il faut l’achever rapidement. Je me dis qu’on va y passer au moins 1h, mais au final en 20 minutes nous avions récupérer les flèches et le poisson.
Milieu de journée, PY tire enfin une belle carpe rouge en mode tire reflex à l’aplomb d’un poteau de la structure, son fusil est au moulinet. Remonté sur le bateau, je le vois sortir de l’eau en vociférant et aux limites de son effort, je viens lui prêter main forte, et j’arrive à extraire le poisson de la structure. Magnifique poisson, un travail d’équipe, j’adore.
Pour ma part, je n’ai pas d’occasion de tir de poissons exceptionnel, je ferai tout de même une carpe rouge de taille moyenne et de belles carangues, mais je reste sur ma faim, car je n’ai pas réussi à provoquer l’occasion de la semaine.
Nous mangerons le poisson avec notre cuisiner en chef Mathieu, et après une belle intoxication alimentaire due probablement à ce poisson méconnu du nom de Machoiron (sorte de poisson chat avec des épines venimeuse sur le dos et les flancs) , nous serons de retour à Paris, avec de belles histoires et prêt à repartir vers de nouvelles aventures.